Mort d’Athanase Shurail

Fictions & Poésie

Mort d’Athanase Shurail (1996-1999), Éditions Tarabuste, coll. « Brèves rencontres », Saint-Benoît-du-Sault, 2019, 114p.

Publié le 22 décembre 2019 par Djamel Meskache, Claudine Martin et Tatiana Lévy des Éditions Tarabuste, Mort d’Athanase Shurail est une fiction – entre nouvelles expérimentales et poèmes en prose – écrite de 1996 à 1999, réécrite après, habitée par la notion de visualité, d’image et de visible. Telle une « dépression dans un jardin d’été », ce récit poétique explore le deuil et la mélancolie, sur le mode d’une mise en abyme « onirique et néo-baroque, moderniste et cinématographique ». Travail formel, sensible et sensoriel sur le langage, immersion dans une inquiétude intermédiaire, entre Éros et Thanatos, Mort d’Athanase Shurail figure une traversée des peurs et de l’effroi, intérieure, souterraine, profonde, que seule surmonte la tentation de ses personnages de décrire, d’inventer ou de projeter des images, des visions : leur mémoire et leur plasticité… Plus lointainement, Mort d’Athanase Shurail participe d’un engagement littéraire résolument lié à la recherche esthétique, et, à une pratique critique conçue, déjà, en amont, aux limites de la fiction.

Extrait :

« Nous dînions sur les hauteurs de la ville, dans un jardin de roses : des figuiers l’entouraient. Comme dans le Sud, l’autre Sud, celui des morts, lorsque avec Athanase le vin coulait à flots… Combien de fois ai-je espéré, combien de fois, depuis sa disparition, ai-je rêvé de son retour pour que nous vivions, ensemble, à nouveau, ces moments qui faisaient irruption, fulgurants, inaccessibles dans le miroir d’une chaleur enveloppante ? Combien de fois ai-je rêvé de lui dire :
« te voilà enfin, tu es donc de retour, viens, approche-toi, et si tu n’es pas trop fatigué nous recommencerons, comme avant, puis il faudra bien que je te décrive, avec précision, ce qui s’est passé après » ? L’évidence de ces instants impartageables, je la retrouvais maintenant, ici, en posant mes bagages dans cet hôtel de bord de mer.

Peut-être avait-il connu la vision que les cadres de ces fenêtres découpent, la nuit, quand des vaisseaux – défunts embaumés sur l’eau – glissent comme des fantômes, à ciel ouvert ? La mort peut en effet s’y réveiller, éblouissante, aveuglante, de terreur et de poussière d’or. »

Synopsis :

I. L’écritoire

II. Vie et mort d’Athanase Shurail

La main noire
Scène
La substitution
L’observatoire
Le copiste
Métropolitain
Lord de Mazovie
Diane
La répétition
Passion
L’éblouissement
Le jeu
L’ennui
La bibliothèque invisible
Intérieur
L’éclat
L’éternité

III. Après Athanase

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