L’Éclipse

Argument de L’Éclipse :

Publié le 29 mai 2023 dans le numéro de juin de la revue Triages, « Anthologie I & II – Voix
Unes & Premières » (Éditions Tarabuste, Saint-Benoît-du-Sault), L’Éclipse est une fiction – entre nouvelle expérimentale et poème en prose – conçue et écrite de 2020 à 2022, à partir toutefois de notes prises entre 1994 à 1995.
D’un point de vue historique, c’est entre la chute du mur de Berlin en 1989 et la guerre du Golfe en 1991, que s’inscrit la fiction de L’Éclipse pour mettre en scène le départ du sud méditerranéen d’un narrateur sans nom, et son arrivée dans le Paris des années 1990. C’est donc dans l’hypothèse d’un temps suspendu, parenthèse qui se réfère en sous-main aux temps vacants des films de Michelangelo Antonioni, évidemment, ou des premières œuvres de Wim Wenders (Alice dans les villes, 1974) et de Jim Jarmusch (Stranger than Paradise, 1984) que l’intrigue de L’Éclipse se déplace. Parallèlement, le transfert dans une poétique contemporaine du temps photographique en est l’enjeu : les fragments électriques et les nappes contemplatives de la photographie, que l’œuvre de Bernard Plossu en l’occurrence symbolise, demeurent, tout à la fois, autant de citations de l’image fixe que d’explorations de sa poétique. En outre, à la différence d’un récit précédent du même auteur, Mort d’Athanase Shurail (Tarabuste, 2019), L’Éclipse se construit moins dans une utopie de l’image en littérature, que dans les mouvements d’un regard-caméra comme protocole narratif. Par ailleurs, L’Éclipse est une adresse à la jeunesse, qui fut celle de la fin des années 1980… Figure de cette éternelle, mélancolique et dynamique juvénilité, un groupe minéral de garçons et de filles finalement se perdra, ira jusqu’à son propre effacement, épuisé dans L’Éclipse, disparu dans le temps de la beauté qui passe et la mondialisation qui commence. Dans la perspective encore du septième art, des films comme Les Tricheurs de Marcel Carné (qui, en 1958, annonça la Nouvelle vague), Les Nuits de la pleine lune d’Éric Rohmer en 1984 (élégiaque Pascale Ogier) et Escalier C de Jean-Charles Tacchella en 1985 (figure picaresque de la critique d’art), Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) d’Arnaud Desplechin (pour une identification générationnelle en 1996…), ou, a posteriori, le magnifique Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi en 2022 (et sa stupéfiante restitution de l’atmosphère des années 1980 : prolongeant ainsi l’image granulaire du vidéoclip de Taxi Girl Paris, en 1984…) offrent à L’Éclipse sa généalogie symbolique, désordonnée, aléatoire et sensible, tragique.
Plus lointainement, L’Éclipse, avec Mort d’Athanase Shurail donc et La Nuit sentimentale (L’Harmattan, 2023), participe d’un engagement littéraire résolument lié à la recherche esthétique, et, à une pratique critique conçue, déjà, en amont, aux limites de la fiction.

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Éditions Tarabuste :

https://www.laboutiquedetarabuste.com/triages-revue.m/s494106p/2023-vol-I-II-Anthologie-TRIAGES

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Présentation de la revue Triages, coll. « Anthologie I & II – Voix Unes & Premières » des Éditions Tarabuste, le mercredi 7 juin 2023 à 18h, dans le cadre des rendez-vous du Marché de la Poésie, Place Saint-Sulpice, Paris.

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Revue de presse :

Poezibao, l’actualité éditoriale de la poésie, « La Vitrine poésie », 8 septembre 2023
<Poezibao_La Vitrine poésie>

Nouvelles des membres de l’Association Internationale des Critiques d’Art – AICA France,
« L’Éclipse », 3 juillet 2023.