Virus, varia (1)
Virus, varia (1), extrait du journal-poème en cours de finition d’écriture
Virus, varia (17 mars-11 mai 2020), a été édité une première fois dans le cadre
de l’édition spéciale de L’Atelier sonore d’esthétique
« Le Monde sonore au temps du Coronavirus (générique) », station#26, 2020.
Virus, varia (1)
L’ennemi est là, invisible, paraît-il
Entre complotisme et parapluie
Monde orwellien, risques sanitaires et solidarité
Virus mutant et inquiétude mondiale
Faut-il y croire ? Encore ?
Faut-il le croire ? De ma fenêtre
Les rues sont vides
Les Parisiens sont séparés/par une longueur
De deux pas
Les travailleurs indépendants n’ont plus d’argent
Les travailleurs clandestins n’ont pas d’argent
Histoire d’un baisser de rideau ? Les cafés, les restaurants, les commerces
Jusqu’à quand ? Les ondes semblent mauvaises
Paris se désemplit/déserté/dépeuplé
Dernière représentation ? Jusqu’à nouvel ordre
Dernière représentation… Avant ?
Isolés, repliés, reclus
Les manutentionnaires/devant un écran de silence/croient avoir pleuré
On meurt beaucoup maintenant
On a peur maintenant
On s’éloigne les uns des autres maintenant
Il faut lire, écrire, lire et écrire
Plus de gel hydroalcoolique,
Plus de masques, plus de médecins
Plus de départ/sauf/pour la traversée du Styx
Plus de gel : l’Hydre est diabolique
J’ai froid, je tremble, je n’ai pas de masques et nous tousserons ensemble
Panique dans la rue d’Elia Kazan ? À voir
Dès que l’électricité se rallumera
Dès qu’internet à nouveau marchera
Dès que le jour reviendra
L’avenue de la Grande-Armée ? filmée comme une absence ?
Les images de Jean-Pierre Melville mises à part
Il y a une histoire du cauchemar et il s’en croyait protégé
Pourtant/elle avait été peinte/par le royaume en exil/de l’éléphant noir à l’écharpe brodée
Et si les plantes en plastique se déshydrataient aussi ?
A. C.